De formation initiale d’ingénieur en France puis d’un Master of Science au Royaume-Uni, Jacques a ensuite évolué dans le secteur commercial en complétant sa formation avec un MBA IAE à Paris.
Sa première partie de carrière s’est déroulée à Air France où il a notamment contribué au développement du Groupe en Asie du Sud Est et à la mise en place du premier système de yield management. Expérience qui l’a amené à intégrer le Groupe Vivendi pour développer ces outils de yield au sein des médias. Après un spin-off de cette activité, puis son rapprochement avec le Groupe US Telmar, il en est devenu le DG France.
Fort de cette expérience dans le monde des médias, il a créé en 2009 la société BusinessOption, conseil en stratégie mobile qu’il possède toujours, puis en 2010 la société Adways, au moment où les smartphones et les tablettes entraient de plus en plus dans nos quotidiens et devenaient des supports idéaux de communication. La société a été vendue en 2022 et après une année de recouvrement, Jacques se consacre désormais exclusivement à l’accompagnement d’entrepreneurs et au financement de projets innovants, à travers une activité d’investisseur et de mentor (notamment au sein de l’incubateur L’Escalator).
Comment êtes-vous devenu Business Angel ?
Avant de me consacrer à temps plein à l’investissement et à l’accompagnement de startups, j’avais déjà investi dans des entreprises par le biais de connaissances. C’est une activité qui m’a toujours plu.
Aujourd’hui, je suis membre adhérent d’Investessor et au Blast.Club, membre du jury de sélection de l’incubateur L’Escalator ; enfin expert au sein de CapDigital. Je n’oublie pas pour autant mes activités dans les médias et je représente l’IAB France au sein de l’IAB Europe en tant que Vice Chairman du Brand Advertising Committee.
Comment décririez vous l’activité de Business Angel ?
Un Business Angel est un passeur et il partage son expérience ; je retiens surtout le fait d’être utile aux autres. Je souhaite faire profiter les startups de ma propre expérience d’entrepreneur, succès ou échecs, pour les aider à réaliser leur ambition.
Un Business Angel investit certes, mais pour certaines startups, il peut aller plus loin et devenir un véritable « Operational Partner ». J’aime cette idée de suivre les startups de manière proche.
En retour, se confronter aux problématiques stratégiques ou opérationnelles permet de rester agile, de comprendre les évolutions autour de soi et d’être au fait des enjeux du moment.
Comment se sont déroulés vos premiers mois chez Investessor ?
J’apprécie l’organisation de l’association, avec ses différents rounds de sélection ainsi que le cursus de Masterclass et de formation. Beaucoup d’éléments ont été digitalisés et c’est une force.
J’ai récemment terminé ma première instruction avec un autre membre. C’était très enrichissant d’être à deux pour prendre le temps d’étudier un dossier de startups. Le process et les outils apportent beaucoup de rationalité à la décision d’investissement. On est moins dans l’émotion et l’impulsion.
Je note aussi l’humilité des autres membres de l’association dans leur approche des entrepreneurs.
Comment choisissez vous vos investissements ? Quels sont vos critères ? Avez-vous des secteurs de prédilection ?
Mon mantra consiste à positionner la personne en premier plan, le projet en deuxième plan et la traction en troisième plan.
Au début, j’allais plutôt vers des secteurs que je connaissais et des projets qui me parlaient. A présent que je prends connaissance de projets très divers, j’élargis mes centres d’intérêt pour aller regarder des projets à impact, ou qui s’inscrivent dans un souci de durabilité. Récemment, avec le soutien de ma fille, je me suis intéressé à un projet dans les cosmétiques, dans lequel nous allons co-investir !
Quels conseils donneriez vous à quelqu’un qui souhaiterait devenir Business Angel ?
Dans l’univers des startups, on est habitué à agir vite et de ce fait, j’ai tendance à être impatient. Or, un investisseur doit prendre le temps d’observer et d’analyser. Le fait d’être investisseur dans un réseau comme Investessor avec ses outils et sa méthodologie d’analyse des startups, apporte la structure nécessaire pour prendre ce recul. Mon premier conseil serait donc de rejoindre un réseau de Business Angels car à plusieurs, on est plus forts, on acquiert de bons réflexes et on est plus vigilant sur des points qu’on pourrait autrement laisser passer.
Mon autre conseil serait de ne pas investir l’argent dont on a absolument besoin. Il faut garder à l’esprit qu’il y a un risque et ne pas mettre en péril sa situation personnelle.
Quelle(s) valeur(s) d'Investessor vous parle le plus ?
Je reviens sur cette idée d’humilité des autres membres. J’apprécie l’esprit d’égalité qu’il y a entre les membres, le fait qu’il n’y a pas de hiérarchie mais, au contraire, que l’on cherche les synergies et la collaboration.
Quel rendez-vous d'Investessor ne manquez vous jamais (ou presque) ?
J’apprécie les sessions de pitch du jeudi soir et notamment les échanges informels qui s’en suivent, avec les entrepreneurs, autour d’un cocktail. Mixer visio et présentiel pour ne pas trop occulter le non verbal me parait important !
Investessor vous propose une série de portraits de ses membres adhérents qui y dévoilent leurs attente et motivation en qualité de Business Angel mais également leur conception, de l'investissement dans des startups. Merci à Jacques Cazin d'avoir répondu aux questions de cette interview - portrait d'un Business Angel Investessor.
Comments